Bob au Japon
Bonjour à tous, c’est Bob !
Je vous livre cet article qui aurait put trouver sa place dans la rubrique People, mais qui fait aussi parti de mes voyages. J’ai mis le temps à le rédiger, mais le voici enfin.
Alors que je me promenais dans la région de Fukuoka, aux détours d’un virage mon regard surprit une étrange cérémonie, qui se déroulait dans ce qui devait être une ancienne ferme.
Décidant d’aller voir de plus prêt de quoi il en retournait exactement, je fus alors interpellé par un homme en queue de pie qui dans un bon Anglais m’invita à profiter de cette cérémonie. Il s’agissait en fait d’un mariage traditionnel et l’homme en question était le père de la mariée.
On m’expliquât plus tard que ce genre de mariage avait presque complètement disparu au bénéfice des mariages occidentaux.
La mariée était magnifique. Elle portait un costume tout blanc, entièrement en soie, composé de nombreuses couches différentes. Les motifs qui ornaient ce kimono étaient d’une finesse incroyable. Elle avait également une coiffure très volumineuse, surmontée d’une coiffe blanche. Elle me confiât plus tard qu’elle avait mis 1 heure et demie, avec l’aide de 2 personnes à enfiler les différentes couches que composait son costume. Le port de ce vêtement n’avait pas l’air commode, de part l’étroitesse de la robe au niveau des jambes qui la contraignait à des petits pas, mais également de part le poids total du costume : 20 kg tout de même !
Le marié, un français (qui entre nous portait admirablement bien le Kimono), était vêtu d’un kimono noir et d’un pantalon à rayures blanches et grises. Il tenait également à la main un éventail.
La mère de la mariée, elle aussi portait le costume traditionnel destiné à sa fonction. Plusieurs invitées portaient également des kimonos. Un effort qu’il faut saluer, car en plus d’avoir une grande valeur, il n’est pas possible de les revêtir seul et ils diminuent fortement la motricité, ce qui peux être gênant quand l’on vient de loin et que l’on prend le train.
A ce propos, un petit truc pour repérer les femmes célibataires dans une cérémonie japonaises : ceux sont celles qui ont de très longues manches à leur kimono. Effectivement, une fois mariée elles doivent couper et raccourcir ces manches.
Tous les convives se rassemblaient dans la cours en attendant la séance des photos de groupe. Ce fut une épreuve pour certains et en particulier pour le marié qui avait du mal à ouvrir les yeux avec le soleil de face.
Une fois les photos réalisées, les parents des deux mariés, les parrains de mariage et les mariés s’alignèrent à l’entrée de la maison, puis un par un les invités passèrent devant leurs hôtes, en les saluant avant de regagner leurs place à l’intérieur de la maison.
Quand tous les invités eurent pris place, ce fut au tour des parents de regagner les leurs. Un chant traditionnel se fit alors entendre alors que les deux mariés, entourés des leurs parains de mariage, pénétrèrent solennellement dans la maison.
Ils regagnèrent leurs places en face de tous leurs invités, avec à leur côté leurs parrains de mariage. Cette notion de parrains de mariage n’existe pas dans nos mariages occidentaux. Il ne s’agit pas de témoins car tous les invités sont considérés comme des témoins, mais il s’agit d’un couple, marié depuis plusieurs années, qui va accompagner les jeunes mariés dans leur vie de couple, les aider à affronter les épreuves en leur faisant profiter de leurs expériences.
Ce fut alors le moment de la cérémonie du saké ayant pour but de symboliser l’union des deux mariés : à tour de rôle et à 9 reprises, ils burent dans trois coupelles de tailles différentes, et en trois fois, du saké.
Ensuite tous les membres proches des deux familles (parents et frères et sœurs) brandirent chacun également une coupelles qu’ils burent tous en même temps, et en trois fois, en symbole de l’union des deux familles.
Puis le repas commença, les plats se succédaient sans cesse et tous étaient meilleurs les uns que les autres. Et que ceux qui pensent que la nourriture japonaise se limite aux sushis et aux makis se détrompent :
Anguille de mer, clovisse cuit, gratin de langouste, canard, dorade, langoustine, poisson cru, ovaire de mulet, boeuf de kobé et tous leurs accompagnements à bases de légumes locaux préparés de manière subtile nous furent servis, accompagnés de saké ou de bière. La plupart de ces plats sont des plats traditionnels tous muni d’une forte signification, réservés pour les mariages ou quelques autres grandes occasions.
Pendant le repas les invités se rendaient par petits groupe à la table des mariés pour leur formuler leurs vœux et trinquer avec le marié : en effet, il est de tradition que chaque invité trinque à tour de rôle avec le marié.
Aussi, plusieurs animations ont eu lieux : Discours des parents et des mariés, Chants traditionnels japonais pendant lequel est confectionné un bouquet, diaporama retraçant les enfances et jeunesse des deux mariés, chansons françaises entonnées par la famille du marié, kata de samouraï,…
Durant la cérémonie, la mariée s’est absentée pour se changer et revêtir un kimono plus coloré, dans les teintes violettes. Cela signifiait que les époux étaient désormais mariés.
A la fin du repas, tout le monde se leva et frappa une fois dans les mains pour clore la cérémonie.
Ensuite, les mariés accompagnés de leurs amis et des frères et sœurs partirent en ville finir la soirée tandis que les adultes restèrent sur place pour continuer à discuter.
Quelle journée, croyez moi ! Pleine d’émotion de surprises, de découverte d’une culture lointaine et attirante.
Bob